Vol de matériels, intrusions nocturnes, dégradations, squats, agressions sur site… En région parisienne, un chantier sans dispositif de sûreté efficace peut vite devenir un casse-tête opérationnel et financier. Pour cadrer l’intervention d’une société de sécurité pour chantiers BTP Paris et obtenir des offres comparables, le cahier des charges est votre meilleur allié. Vous trouverez ci-dessous un guide pratico-pratique pour le rédiger, des points de vigilance réglementaires, des indicateurs de performance à exiger, ainsi qu’un modèle structuré prêt à adapter à votre chantier.
Pourquoi formaliser un cahier des charges dès la phase de préparation
Un chantier évolue par phases (terrassement, gros œuvre, second œuvre, finitions, livraison). Les risques ne sont ni constants ni homogènes. Sans cadrage écrit, la prestation de sécurité risque d’être sous-dimensionnée au début, surdimensionnée ensuite, et mal pilotée. Un bon cahier des charges permet de :
- Aligner les objectifs : prévention des intrusions, réduction des vols, protection des stockages sensibles, sécurité du personnel.
- Définir les ressources au bon moment : agents de sécurité, rondiers, cynophiles, vidéoprotection, tours autonomes, télésurveillance.
- Organiser les responsabilités : maître d’ouvrage, entreprise générale, sous-traitants, coordinateur SPS, prestataire de sûreté.
- Mesurer la performance : indicateurs clairs, rapports, plans d’amélioration.
- Optimiser les coûts : combiner gardiennage humain et technologies, calibrer les horaires, anticiper les pics de risque.
Rappel réglementaire et conformité en Île-de-France
- Encadrement légal: la sécurité privée est régie par le Code de la sécurité intérieure (art. L611-1 et suivants). Les entreprises et agents doivent être titulaires d’autorisations du CNAPS (licence pour l’entreprise, carte professionnelle pour chaque agent).
- Vie privée et vidéosurveillance: conformités CNIL/RGPD, affichage obligatoire, limitation des angles sur zones de pause et sanitaires, politique de conservation des images et journal des accès. Si les caméras filment une voie publique, des démarches spécifiques s’appliquent.
- Travail de nuit et conditions HSE: plan de prévention, EPI, formation aux risques du site, gestion du travail isolé (PTI/DATI), procédures d’évacuation et de premiers secours. Le Document unique (DUERP) et, le cas échéant, le PPSPS restent de mise.
- Chiens de sécurité: équipe cynophile autorisée, chiens identifiés et vaccinés, maître-chien qualifié.
- Sécurité incendie: les agents de sûreté ne sont pas des SSIAP, mais doivent être formés à l’usage des extincteurs et aux consignes incendie du chantier.
Les objectifs de sûreté à Paris : penser “risques réels”
Les chantiers franciliens concentrent des risques spécifiques :
- Vol de cuivre, d’outillage électroportatif, de carburant, d’engins.
- Intrusions et squats le week-end ou lors des pauses longues.
- Dégradations et dépôts sauvages sur palissades et zones en retrait.
- Conflits de voisinage, nuisances, tensions en livraison.
Traduisez ces risques en objectifs mesurables :
- 0 intrusion aboutie en zone sensible (stockage, base vie, locaux techniques).
- Taux de vol hebdomadaire Remplacé/Disparu inférieur à x% du stock.
- Levée de doute en moins de 7 minutes de 20h à 6h.
- Rondes complètes et tracées: 100% des points NFC/GPS scannés.
Le mix “humain + techno” qui fonctionne sur chantier
Gardiennage et rondes
- Poste fixe en entrée: contrôle d’accès, filtrage des visiteurs, gestion du registre et des badges.
- Ronde pédestre ou véhiculée: prévention visible, dissuasion, contrôle des clôtures, points noirs (cuivre, groupe électrogène, containers).
- Ronde cynophile: très dissuasive la nuit sur grands périmètres ou sites morcelés.
Vidéoprotection et détection
- Tours de vidéosurveillance autonomes (batterie/solaire) avec analyse vidéo et haut-parleurs pour avertissement vocal.
- Détection périmétrique: barrières infrarouges, capteurs sur palissades, contacts sur containers.
- Télésurveillance: levée de doute audio/vidéo, alerte aux forces de l’ordre si flagrant délit.
- Éclairage: projecteurs à détection de mouvement, éclairage constant sur axes d’approche.
Contrôle d’accès chantier
- Badges nominatifs, QR code sur smartphone, ou liste autorisée avec vérification d’identité.
- Tourniquets ou portails motorisés, intégrés au planning de sous-traitants.
- Gestion des livraisons: créneaux réservés, protocole de contrôle, escorte jusqu’à la zone de déchargement.
Modèle de cahier des charges prêt à adapter
1) Contexte et périmètre
- Adresse du chantier, maître d’ouvrage, entreprise générale, durée prévisionnelle, calendrier des phases.
- Surface et périmètre à protéger, typologies d’accès (portails, portes de chantier, accès piétons), contraintes de voisinage et d’urbanisme.
- Inventaire des zones sensibles: base vie, stock matériaux/engins, zones techniques, grue, réservoirs carburant, transformateur.
2) Objectifs de sûreté
- Prévenir intrusions, vols, dégradations, agressions.
- Assurer la traçabilité des accès et des événements de sûreté.
- Garantir une réponse rapide et coordonnée en cas d’alarme ou d’incident.
3) Dispositif demandé (par phase)
- Phase A (terrassement): 1 agent de nuit, 1 tour vidéo, rondes aléatoires, clôture provisoire 2 m, éclairage périphérique.
- Phase B (gros œuvre): poste fixe de jour pour le filtrage + 1 rondier de nuit + 2 tours vidéo, contrôle d’accès chantier.
- Phase C (second œuvre): densification contrôle d’accès, 2 rondiers en horaires décalés, vidéoprotection sur stock outillage.
- Phase D (pré-livraison): sécurisation des finitions et équipements sensibles, renforcement rondes week-end, protocole clés.
4) Moyens humains attendus
- Profils: agent de sécurité (APS), chef de poste, rondier, maître-chien (option).
- Compétences: connaissance des risques BTP, SST souhaité, maîtrise des outils de main courante électronique, capacité rédactionnelle.
- Tenue et équipements: gilet haute visibilité, lampe, radio/PTI, smartphone pro, clés, brassard.
- Remplacements et continuité de service: taux d’absentéisme, back-up immédiat, encadrement terrain.
5) Technologies et installation
- Caméras: définition, éclairage IR, zones couvertes, masques de confidentialité, enregistrement 15 à 30 jours.
- Détection: périmétrique, volumétrique, sismique pour containers, liaison GPRS/4G/5G chiffrée.
- Tours autonomes: autonomie, anti-sabotage, haut-parleurs, scénarios d’audio-challenge.
- Contrôle d’accès: badging, listes d’autorisation, gestion des visiteurs, exports Excel pour paie et coactivité.
- Maintenance: délais d’intervention, pièces détachées, sauvegardes, test mensuel des alarmes.
6) Procédures opérationnelles
- Filtrage: vérification identité/ordre de mission, EPI, règles de stationnement, consignes de vitesse interne.
- Rondes: points NFC/GPS, fréquences jour/nuit, rondes aléatoires, traçabilité, photo géolocalisée si anomalie.
- Levée de doute: protocole en 3 étapes (audio, vidéo, intervention physique), appel aux forces de l’ordre selon critères définis.
- Incidents: déclaration immédiate au chef de chantier, rapport circonstancié sous 24 h, plan d’actions correctives.
- Évacuation et secours: plan d’alerte, point de rassemblement, rôle de l’agent en coordination avec SPS.
7) Reporting et KPI
- Main courante numérique: accessible 24/7, exportable, horodatée.
- Comité de pilotage mensuel: incidents, taux de rondes conformes, délais de levée de doute, faux positifs, actions d’amélioration.
- KPI: MTTA (temps moyen d’accusé d’alarme), MTTR (temps de résolution), taux d’intrusions avérées, taux de disponibilité technique.
8) Conformité et assurances
- Attestations à fournir: autorisation CNAPS, cartes professionnelles, Kbis, attestation URSSAF, RC pro/exploitation, attestations de formation.
- Protection des données: registre de traitements, DPA, politique de rétention vidéo.
9) Clauses de service
- SLA: délais d’installation, rétablissement technique, remplacement agent, astreinte.
- Pénalités: manquements sur rondes, retards d’ouverture/fermeture, indisponibilité vidéo.
- Réversibilité: reprise des équipements, transfert des accès, restitution des données.
10) Budget et forme de réponse
- Devis ventilé par phase et par nature (humains/techno/interventions mobiles/location de tours/maintenance).
- Planning d’installation et date de go-live souhaitée.
- Références chantiers comparables en Île-de-France et CV type des agents.
Combien prévoir ? ordres de grandeur pour Paris
Les coûts varient selon la surface, la configuration et l’exposition du site. À titre indicatif (hors taxes, à affiner après visite technique) :
- Agent de sécurité (APS) en poste fixe: env. 22 à 30 € de l’heure.
- Chef de poste: env. 24 à 32 € de l’heure.
- Équipe cynophile: env. 28 à 38 € de l’heure.
- Ronde mobile ponctuelle: env. 20 à 45 € par passage selon créneau et périmètre.
- Télésurveillance/levée de doute: env. 90 à 250 € par mois selon volume et scénarios.
- Tour de vidéoprotection autonome: location env. 400 à 900 € par mois selon capteurs et autonomie.
Approche budgétaire simple:
- Scénario “base”: 1 APS de nuit + 1 tour vidéo + télésurveillance = attractif pour un chantier compact.
- Scénario “intermédiaire”: poste fixe jour + rondes nuit + 2 tours vidéo + contrôle d’accès = équilibre coûts/risques.
- Scénario “sensibles”: ajout d’une équipe cynophile la nuit, détection périmétrique sur stock cuivre, intervention garantie en moins de 20 minutes.
Astuce: demandez une proposition par phases avec paliers de coûts lorsque les risques diminuent (ex.: démontage d’une tour vidéo à la fin du gros œuvre).
Exemples concrets de déploiement
Petit chantier urbain (2 000 m², 8 mois)
- Clôture 2 m + portail motorisé.
- 1 tour vidéo sur entrée + 1 caméra mobile sur stock outillage.
- Poste fixe 7h-17h pour filtrage + rondes aléatoires le week-end.
- Télésurveillance 24/7 avec audio-challenge, intervention mobile si alarme avérée.
- Résultat attendu: pas d’intrusion aboutie, 100% livraisons contrôlées.
Opération multi-bâtiments (15 000 m², 24 mois)
- Contrôle d’accès par badges, 2 tourniquets, registre visiteurs digital.
- 2 postes fixes en journée (porte principale + loge logistique), 1 chef de poste.
- Rondes cynophiles de nuit, 4 tours vidéo positionnées sur angles morts et stock cuivre.
- Barrières infrarouges temporaires sur façade côté rue peu éclairée.
- Comités de pilotage mensuels, KPI suivis et ajustement des moyens à chaque jalon.
Comment comparer les offres des prestataires
- Visite technique: refus de chiffrage sans visite = alerte. Une bonne société propose un relevé photo, un plan des flux, un zonage de criticité.
- Équipe et encadrement: chef de site identifié, taux de remplacement garanti, cellule de back-up, astreinte 24/7.
- Technologies: compatibilité RGPD, résistances au vandalisme, autonomie réelle, journal d’événements.
- Reporting: modèle de main courante, accès client web, rapports hebdomadaires, indicateurs suivis.
- Transparence: détail des heures, coefficients de majoration nuit/jours fériés, frais d’installation, maintenance incluse ou non.
- Références: chantiers similaires à Paris/IDF, avis vérifiables, conformité CNAPS à jour.
Checklist express à intégrer dans votre dossier
- Plan du site avec zones rouges/orange/vertes et points d’accès.
- Calendrier de chantier et points de bascule des moyens.
- Liste des objets à haute valeur (cuivre, engins, groupes électrogènes, outillage).
- Protocoles: intrusion, incident, livraison, évacuation, météo extrême.
- KPI et niveaux cibles + pénalités graduées.
- Exigences CNAPS, assurances, RGPD.
- Format du reporting et fréquence des COPIL.
Erreurs fréquentes à éviter
- Retarder l’installation de la sûreté à après la mise en place des premiers lots: les vols surviennent dès le terrassement.
- Sous-estimer l’éclairage: une caméra sans lumière utile ne découragera pas un intrus motivé.
- Oublier la continuité de service en cas d’intempéries ou de grève.
- Négliger la traçabilité: sans main courante numérique, difficile d’auditer et d’améliorer.
- Confondre sécurité et sécurité incendie: les rôles et certifications ne sont pas interchangeables.
Foire aux questions rapides
Combien de temps pour installer un dispositif complet ?
Pour un chantier standard, comptez 48 à 72 heures après validation: livraison et mise en service des tours vidéo, paramétrage télésurveillance, prise de poste des agents, tests d’alarme et de reporting.
Faut-il un chien sur tous les chantiers ?
Non. L’équipe cynophile est recommandée sur grands périmètres, zones isolées ou sites avec antécédents d’intrusions. Sur un chantier compact, un mix “poste fixe + rondes + vidéo” suffit souvent.
Qui décide d’appeler la police ?
Le protocole doit être écrit: la télésurveillance ou l’agent déclenche l’appel en cas de flagrant délit établi par levée de doute (audio/vidéo/visuelle), tout en respectant la chaîne d’alerte interne.
Conclusion et prochaine étape
À Paris, la réussite d’un chantier passe aussi par une sûreté bien pensée, dimensionnée par phase, mesurée par des indicateurs et opérée par un prestataire conforme et réactif. Un cahier des charges précis vous protège des mauvaises surprises, clarifie les rôles et optimise le budget. Inspirez-vous du modèle proposé, adaptez-le à votre site et exigez une visite technique pour caler les moyens au plus juste.
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